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Tribune : "Donnons-nous les moyens face à l'urgence plastique"

Cécile RILHAC est co-signataire de cette tribune.

Nous pensons que le plastique peut être fantastique s’il est utilisé autrement.

300 millions de tonnes, c’est la quantité de déchets de plastiques dans la mer. En Méditerranée, c’est 250 milliards de particules de plastique, la mer la plus polluée au Monde. La faune en avale à hauteur de 12 à 24.000 tonnes par an, soit près de 66 tonnes de plastique ingérées chaque jour. Cette catastrophe environnementale est collective, mais nous ne pouvons plus, nous ne voulons plus rester inactifs., Il n’existe pas de solution en mer à la hauteur du défi, chacun de ces plastiques est condamné à lentement se décomposer, à se propager et à contaminer les écosystèmes marins, notre écosystème.

Si dans ce drame la responsabilité est collective, les solutions le sont également. Elles existent, et vont continuer d’émerger, à terre comme l’interdiction de la vaisselle jetable en plastique et autres objets à usage. Il ne se déroulera cependant pas de miracle, car toute l’organisation de nos modes de production et de consommation doit avant tout être repensée. Cette réflexion à mener, c’est une opportunité pour la France de devenir un modèle de politique environnementale. Les facteurs à prendre en compte sont nombreux : défis techniques à relever, modèles économiques à réinventer, habitudes de vie à repenser. La méthode doit cependant rester simple : servir l’intérêt général en s’appuyant sur l’intelligence collective et la coopération publique/privé.

Pour conduire une transformation de long terme dynamique, il faut un objectif, ambitieux et accessible : ne plus utiliser dès 2030 le pétrole pour fabriquer du plastique. C’est par cette trajectoire partagée que nous proposons d’entraîner la société. Il est indispensable de penser et d’agir dans le temps long, pour accompagner tous les acteurs vers des usages soutenables, vers des substitutions à la matière vierge par d’autres matériaux, du plastique bio-sourcé et compostable, par du plastique recyclé dans un modèle d’économie circulaire tel que l’objectif du gouvernement « 100% de plastique recyclé en 2025 ».

Mais ceci ne peut se faire sans les moyens ad hoc. Nous appelons à la création d’une Agence Nationale du Plastique, chargée d’encadrer l’élaboration concertée de politiques d’appui au développement d’un usage soutenable des plastiques.

Inspirée de l’Agence Française de la Biodiversité, l’Agence Nationale du Plastique aura vocation à agir à trois niveaux. La première sera l’appui à la transformation écologique des entreprises, grâce au déploiement d’une expertise et d’un soutien financier inédits. La seconde sera l’accompagnement des politiques publiques pour définir et atteindre des moyens d’actions ambitieux de réduction des pollutions en prenant en compte les spécificités de chaque territoire. La dernière sera celle de la mobilisation générale pour passer ensemble à un nouveau paradigme, et utiliser les plastiques sans menacer les équilibres de la biodiversité.

Le cap que nous pourrons tenir est celui de la fin de la contamination des océans par les plastiques, celui d’un approvisionnement durable en matière première, celui d’une valorisation de tous les déchets, et celui d’une société de sobriété volontaire où les plastiques ne sont plus de simples matériaux que l’on jette après un usage bref et unique. Nous pensons que le plastique peut être fantastique s’il est utilisé autrement."

Nous appelons le gouvernement à mettre rapidement en place l’Agence Nationale du Plastique pour accélérer les politiques déjà entreprises, pour innover plus encore.

Plus vite, plus fort, plus loin pour offrir aux générations futures un devenir plus enthousiasmant, plus soutenable.

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